• 8/8 - L'histoire secrète du pétrole - Le temps des scandales 2/4

     

    8/8 - L'histoire secrète du pétrole -

    Le temps des scandales


    Deuxième Quart ( 2 / 4)

     

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    Début :

    15 min

    Fin :

    30 min


     


    Un rapport secret de Stamatis sur la destination de ces fonds et le dossier complet de l'affaire Petromin seront retrouvés dans la villa du fameux Licio Gelli chef de la loge maçonnique p2 qui comptait parmi ces 950 membres de nombreux ministres, parlementaires, hauts magistrats, préfets et banquiers.


    La loge maçonnique de Licio Gelli est une véritable association de malfaiteurs opérant sur le plan des affaires et de la politique, Gelli contrôlait toutes les structures de l'État et leurs imposait ses volontés et plus il était puissant puis il recrutait.


    C'est probablement Mazzanti le président de l'ENI qui a transmis le dossier Petromin à Licio Gelli, en échange celui-ci lui avait promis l'aide de la loge P2.


    Il y avait eu 5 enquêtes différentes : une administrative, une judiciaire, une des services secrets, une de la police financière, une de la cour des comptes et une parlementaire, toutes ont conclu qu'il n'existait aucune preuve du reversement des commissions en Italie.


    Tous les ministres, tous les parlementaires incriminés furent blanchis, aucune des enquêtes n'est pu même établir où était finalement allé l'argent des commissions, d'autant que pour raison secret d'État, toute publication de leurs conclusions a été interdite.


    Les vagues du scandale Petromin n'étaient pas retombées qu'une affaire encore plus énorme allait réveiller à l'Italie horrifiée la corruption des plus hauts responsables de la Guardia di Finanza (police financière) jusqu'à là considérée comme l'organisme le plus intègre de l'État.


    Tout commence en 78 quand 3 juges de Trévise, ouvrent une enquête sur les agissements frauduleux de certains pétroliers.


    A l'origine il semblait s'agir d'une escroquerie mineure commise par des personnages de peu d'importance de la région de Venise, de petits raffineurs indépendants, des grossistes de Venise, de Trévise, Turin, Milan ...mais rapidement l'enquête s'est étendue à 20 autres villes et a mis en cause toutes les sphères de l'État, des centaines de personnes ont été inculpées et le montant global de la fraude a été évalué à 2500 milliards de lires, c'est énorme, ca représentait 1,5 % du total du revenu de l'Italie.


    Les mécanismes de la fraude étaient simples, il s'agissait d'évasions fiscales, on faisait passer un produit pétrolier pour un autre, ce qui évitait de payer certaines taxes.


    Certains inculpés faisaient sortir des dépôts de fioul domestique et le revendaient comme gazole, ils se mettaient dans les poches la différence de taxes que le fisc aurait dû encaisser, un autre système consistait à entreposer du pétrole de contrebande dans des dépôts clandestins puis à l'écouler grâce à des documents douaniers falsifiés.


    Le cerveau de l'organisation qui se ramifie sur toute l'Italie est Bruno xxx un pétrolier indépendant consul général du chili, il est étroitement lié aux plus grands noms de la Démocratie Chrétienne mais aussi a Bettino Craxi, leader du Parti Socialiste à qui il a offert une voiture blindée, les enquêteurs découvrent qu'il a bénéficié de complicités effarantes au plus haut niveau de l'État :


    Celle du général Giudice chef de la police financière, de son chef d'État majeur le général Donato Lo Prete, de nombreux autres officiers généraux, complice lui aussi le ministre de l'industrie le sénateur xxx et d'autres, notamment les plus importants directeurs des douanes et pour finir xxx secrétaire particulier de Alto Moro pendant 20 ans, xxx reversait une part des pots de vins qu'il recevait des pétroliers à la caisse politique de l'honorable Moro et de ses amis.


    C'est à cette fin que le général Giudice fut mis en place, sa nomination n'avait rien de hasard, tout a été combiné d'avance.


    On a décidé de nommer au plus haut poste de la police financière c'est-à-dire de l'organisme chargé de contrôler les rentrés fiscales sur le pétrole des complices des fraudeurs, ces 2 généraux Giudice et Lo Prete étaient à la fois chefs des contrôleurs et chefs des contrebandiers.


    Lo Prete était en fuite, arrêté, condamné l'ex général Giudice a déjà été libéré.


    Il y avait bien des morts étranges dans cette affaire, celles de beaucoup de gens très étroitement liés au trafic du pétrole.


    On a relevé la mort de nombreux camionneurs qui transportaient le Pétrole en usant de faux reçus fiscaux fabriqués de toutes pièces, tous ces routiers qui en savaient trop ont été tués dans des accidents bizarres et restés inexpliqués.


    Également lié aux scandales pétroliers, le mystérieux assassinat du journaliste Mino Pecorelli en mars 79, il dirigeait un journal de chantage l'OP (l'opinion publique) qui avait entamé la publication de révélations sur les fraudes pétrolières.


    On a émis beaucoup d'hypothèses, il a été probablement exécuté par les services secrets, Pecorelli était en possession d'un document confidentiel qui émanait des services secrets italiens.


    Ce dossier concernait une fourniture de pétrole en provenance de Libye par le biais de personnages qui n'appartenaient pas à l'industrie pétrolière, ce pétrole n'était pas destinée à l'Italie, et on ignore pour quel motif le gouvernement libyen l'avait cédé au services secrets italiens.


    Cette cargaison était sans doute liée à un trafic d'armes commandées par la Libye.


    Comme tous les autres scandales pétroliers, la mort de Pecorelli est directement liée aux inquiétantes activités de la loge P2.


    Gelli chef de la fameuse loge maçonnique secrète P2 était en contact étroit avec les chefs de la police financière Giudice et Lo Prete, avec une habilité diabolique il avait réussi à recruter dans sa loge secrète des personnalités situées à tous les niveaux de l'État, des ministres  et des ministrables (Susceptible de devenir ministres comme xxx et xxx, des affairistes comme xxx, des banquiers d'États ou de banques privées, des amiraux, des généraux, des gens des plus hautes administrations de l'État, les chefs de tous les services secrets appartenaient à la loge P2.


    Arrêté et incarcéré en Suisse, Gelli s'en été évadé d'une façon xxx et reste introuvable depuis.


    La raison de ces scandales est évidente, il a y a xxx dans l'industrie pétrolières est très complexe, elle laisse trop de possibilités de frauder et paradoxalement ne prévoit aucun moyen d'enquêter sur les bilans des grandes compagnies.


    Dramatique pour les pays industrialisés, le fort emballement des prix du pétrole après les 2 des chocs de 73 et 79, s'avère un désastre pour les pays non producteurs du tiers monde, leurs factures pétrolières accroit vertigineusement leur endettement.


    Les pays membres de l'OPEP ont réparé les dommages qu'ils avaient provoqués, ils ont crée un fonds d'aide de l'OPEP, et ils ont versé des milliards de dollars au pays non producteurs de pétrole en voie de développement, alors que dans le même temps, les pays hautement industrialisés eux haussaient honteusement les prix de leurs marchandises du fait de l'inflation sans rien faire pour réparer les dégâts qu'ils causaient.


    Au cours de l'année 1981 le prix des produits pétroliers continue à grimper, on octobre, le baril de brut atteint un record absolu de hausse :  36 dollars et il n'ira pas plus loin.


    Les victoires qu'a remporté l'OPEP en doublant et redoublant les prix du pétrole ont fini par se retourner contre elle, la récession mondiale provoquée par la double crise pétrolière d'abord en 74 puis en 79 a forcement amené une diminution considérable de la consommation des produits pétroliers, dans le même temps le pétrole extrait des nouveaux gisements non contrôlés par l'OPEP, qu'il s'agisse de la Mer de Nord, de l'Alaska ou d'ailleurs a totalement bouleversé l'équation.


    La part de marché que représente l'OPEP est dégringolé de 52 à 30% et même moins de 30% actuellement.


    Nous avons commis beaucoup d'erreurs, surtout dans la fixation des prix de notre pétrole à la fin de l'année 1980 et début 81, nous avons beaucoup trop et trop brutalement augmenté nos prix, du coup nous avons crée un grave problème pour le monde entier, mais aussi pour nous même et maintenant nous payons les pots cassés, peut être profiterons nous de la leçon, je l'espère car dans tout ca, c'est l'Arabie Saoudite qui a été la victime.


    Des l'hiver 1981 malgré les efforts méritoires des saoudiens pour imposer une réduction générale de production et freiner les hausses que les durs de l'OPEP persistent à exiger, d'énormes excédents pétroliers engorgent le marché mondial, certains membres, le Nigeria, le Venezuela, la Libye outrepassent les quotas de production imposés par l'organisation et pratiquent clandestinement des rabais importants sur les prix officiels.


    Le marasme s'accroit, les nouveaux pays pétroliers non affiliés à l'OPEP ont fortement augmenté leurs productions pour profiter des hausses et engranger des dollars.


    Parallèlement la consommation mondiale baisse d'un quart entre 1980 et 1982, l'Europe consomme 45 millions de tonnes en moins.


    Depuis que le président Carter a commencé à supprimer les contrôles, et que Reagan a achevé le travail, la consommation pétrolière des États-Unis, a diminué annuellement de 15 à 20% et nos besoins journaliers ont chuté de 21 millions de barils à 16.


    Jamais la consommation n'avait baissé à ce point dans toute l'histoire des États-Unis, nous n'importons plus que 30% de notre pétrole contre la moitié il y a 3 ans, nous extrayons de nos propres puits la plus grosse part du brut que nous utilisons, aucune compagnie américaine ne contrôle plus de 10% du marché, il y une énorme concurrence.


    La production intérieure américaine connaît un boom sans précédent, 90 422 puits forés rien qu'en 1982.


    En février sans même avertir l'OPEP, l'Iran en 1 mois baisse 3 fois le prix de son light qui tombe de 34 à 30,20 $, le Venezuela, l'Égypte le Mexique l'imitent.


    Le premier mars, anglais puis norvégiens réduisent le prix du brut de Mer de Nord de 4$, le Nigeria baisse le sien de 5$.


    L'URSS entre dans la danse avec des prix encore plus bas, il reste de loin le premier producteur mondial de pétrole, mais jusqu'au là ses propres besoins et  ceux des pays de l'est ont absorbé l'essentiel de ses ressources, la mise en exploitation de fabuleux gisements de gaz surtout, découverts en Sibérie et dans le Kazakhstan procurent à l'union soviétique de gigantesques surplus qu'elle veut écouler à tout prix pour se procurer de devises fortes, partout les excédents de pétrole s'accumulent.


    Les prix s'effondrent, à mi mars 82 à Rotterdam, le brut de Mer du Nord se brade 2,5 $ en dessous du cours, et le fioul arabe à 26 au lieu de 32, les États-Unis et le canada renoncent à extraire du carburant des schistes bitumineux et du charbon.


    En décembre à Vienne, les 13 pays de l'OPEP décident de plafonner leur production globale à 18,5 millions de barils par jour.


    Ils ont désespérément tenté de s'imposer des quotas de production fixés noir sur blanc, mais jamais il ne eut un véritable accord, l'OPEP n'est pas un cartel au vrai sens du terme, c'est juste une association de pays très différents, dont l'unique point commun est qu'ils exportent du pétrole, beaucoup d'entre eux sont même des ennemis en politique et sur tous les plans, il restent ce qu'ils ont toujours été : des producteurs concurrents, alors c'est chacun pour soi.


    A Genève en janvier 1983,  de nouvelles tentatives d'accord échouent par la volonté des saoudiens qui jugent exorbitant certaines exigences de leurs partenaires et veulent sauver de l'éclatement l'OPEP en plein discorde.


    Nous avons tout fait pour établir un barème raisonnable de hausse des prix et adopter une stratégie commune à long terme, nous n'avons pas réussi.


    Bien que membre de l'OPEP, le Nigeria au bord de la catastrophe financière et économique brade (vend à prix très bas) son pétrole, baisse le prix du baril de 5,5 $.


    En février 83 aux abois il expulse tous les travailleurs étrangers africains travaillant sur son territoire, la situation est aussi désastreuse au Venezuela à qui les baisses de productions coûtent 150 milliards de francs par an.


    Après de dramatiques marchandages y compris avec les anglais et les mexicains, l'OPEP tiens fin mars 83 une conférence de la dernière chance, ses 13 membres s'engagent à tenir le prix moyen de 30 $ le baril, serment vite oublié, malgré la reprise américaine la consommation stagne, la surproduction continue, de 83 à 85 le prix du baril chute inexorablement à 27 $ prix OPEP, à 22 $ à Rotterdam, malgré d'incessantes et draconiennes réductions de production du Koweït et de l'Arabie saoudite.


    Le Koweït a toujours restreint sa production même avant que se pose ce problème, nous avons au Koweït une loi très importante appelée loi de conservation qui préserve nos richesses nationales et organise leurs production, cette loi fixe l'extraction maximum du pétrole à 1 million et quart de barils par jour, le Koweït est aujourd'hui très en dessous de ce chiffre, la production saoudienne elle aussi a chuté.


    À présent elle est moins de 4 millions de barils par jour malgré nos énormes besoins financiers.

     

     


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