• 6/8 - L'histoire secrète du pétrole - Le temps des magouilles 2/4

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    6/8 - L'histoire secrète du pétrole -

    L'histoire secrète du pétrole - Le temps des magouilles


    Deuxième Quart ( 2 / 4)

     

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    Début :

    15 min

    Fin :

    30 min

     

     

     

     

    En Italie on a beaucoup soupçonné des survivants l’OAS et de l’extrême droite française d’Algérie, encore qu’il me semble qu’il était bien tard pour agir fin 62 alors que la guerre était terminée, si l’OAS avait assassiné Mattei une année plus tôt, cet attentat aurais eu une signification politique, plus que Mattei était accusé de soutenir le FLN, mais fin 1962 ça ne signifiait plus rien.

     

    Hypothèse non négligeable : la Mafia, elle haïssait Mattei dont les initiatives sociales en Sicile sapaient son emprise sur les classes défavorisées, jamais le mystère de sa mort ne sera élucidé.

     

    Mattei laissait une compagnie pétrolière internationale bâtie de toutes pièces en peu d’années contre l’opposition de tous.

     

    À l’aube des années soixante, le parc automobile mondial compte plus de 100 millions de voitures, avec les avions, elles brulent 300 millions de tonnes d’essence par an, ceci n’inclut ni le fioul ni le pétrole qui sert à la fabrication du plastique , du tissu synthétique ou des engrais.

     

    À cette époque 70 pays dans le monde produisent du pétrole, mais 13 d’entre eux assurent à eux seuls la moitié de la consommation du globe, la plupart de ces pays sont arabes, désertiques et sous développés, ils dépendent totalement de l’extérieur pour leurs approvisionnements, or l’inflation engendrée par la prospérité fait grimper les prix, tous les prix sauf un : celui du pétrole brut, au milieu de la flambée générale il n’a pas bougé depuis 10 ans.

     

    Du pétrole il y en a trop, les compagnies pétrolières se font une concurrence sauvage, les États-Unis ont interdit toute importation de brut à des prix de dumping, alors ce pétrole à bas prix engorge les marchés non américains, les cours s’effondrent.

     

    Les compagnies se retrouvaient en face de marché pétroliers où les prix étaient en baisse et elles ont pensé que cela justifiait une réduction du prix affiché et donc du revenu par baril attribuable aux pays producteurs.

     

    Pour ceux ci, ce prix affiché sur lequel se calcule les taxes et les redevances qu’ils perçoivent, a quelque chose d’intangible, et voici qu’en février 1959 la Standard Oil of New Jersey, membre de l’ARAMCO, décide de sa seule initiative de diminuer de 18 ¢ (cents) le prix affiché alors fixé à 2 dollars le baril environ, et en avril imitée par ses partenaires, elle impose une nouvelle baisse de 14 ¢, mais les compagnies se gardent bien de faire profiter les consommateurs de ces baisses qu’elles imposent aux arabes, à la pompe l’essence reste au même prix, ce sont les sociétés pétrolières et elles seules qui empochent tout le bénéfice.

     

    Elles ont décidé ces baisses uniquement pour maintenir leurs profits, appauvrissant tous les pays producteurs du Moyen Orient en une seule nuit, pour les États arabes comme pour l’Iran, il n’était pas question d’accepter ce genre de décision unilatérale, l’impudent Diktat des compagnies a achevé de leur faire prendre conscience de ce que les revenus de leurs pays dépendaient totalement des sept sœurs, quelques compagnies bien qu’elles que soient alignées sur la décision d’Esso, ont réalisé combien celle-ci était dangereuse, BP notamment et même certains dirigeants d’Esso ont tiré le signal d’alarme.

     

    Ces réductions de prix ont ulcéré les pays producteurs parce que dans l’un comme dans l’autre cas, elles ont été décidées sans qu’ils ne soit consultés préalablement sans même qu’ils n’en soient avisés.

     

    C’est exact, ils n’ont pas été consultés, mais ils connaissaient la situation du marché, donc notre décision n’a surement pas pu réellement les surprendre.

     

     

    Ça était un choc, parce que nous dépendions à presque 100% des revenus de notre pétrole, et qu’au lieu de voir ces revenus augmenter, ce qui était normal compte tenu de l’inflation et bien d’autres causes, ils ont été au contraire amputés par la simple décision de gens qui ne se basaient pas sur l’équité mais sur leur seul bon plaisir.

     

    Les compagnies pétrolières jusqu’à cette époque, agissaient toujours d’une façon corollaire, les pays producteurs étaient des pays sous développés, étant donné le contexte politique, contexte économique, elles pouvaient déterminer unilatéralement les termes de l’échange.

     

    Longtemps nous n’avons pas protesté, mais là nous avions perdu patience, tous les pays ayant le même intérêt se sont associés.

     

    Dés 1945, le Venezuela et l’Iran avaient fait des approches à d’autres pays pétroliers pour la formation d’une organisation des pays producteurs, pour des raisons diverses, ils n’avaient pas réussi, le Venezuela avait peur de la compétition des nouveaux producteurs du Moyen Orient.

     

    Au moment même où les sept sœurs baissent le prix du brut au Moyen Orient, le Venezuela lui, vient à porter à 65 % l’impôt que lui paye les compagnies étrangères pour son pétrole, dés lors celui-ci coûte beaucoup plus cher que le pétrole arabe.

     

    Le Venezuela a réalisé que les bas prix de la production pétrolière au Moyen Orient allaient mettre son propre pétrole hors course, il fallait convaincre les arabes de prendre en main le contrôle de leurs prix pour que le Venezuela reste compétitif.

     

    Aussi le ministre du pétrole vénézuélien Perez Alfonso va-t-il s’employer à créer un front commun des pays producteurs.

     

    Le premier gouvernement vénézuélien dont il avait été membre de 1945 à 1948, avait été renversé grâce à l’intervention occulte des compagnies pétrolières agissant en accord avec le gouvernement des États-Unis, celui-ci soutenait l’armée du Venezuela entièrement dominée par l’extrême droite qui voulait balayer le gouvernement démocratiquement élu, après la révolution de 1958, Perez Alfonso revenu au gouvernement à la faveur de nouvelles élections démocratiques, s’est avant tout préoccupé non pas de fixer le prix du pétrole ou les revenus qu’il devait produire mais de créer un contre pouvoir pour luter contre la toute puissance des multinationales du pétrole dans leurs rapports avec les producteurs du tiers monde, principalement ceux du Moyen Orient.

     

    Sitôt informé des remous provoqués par la baisse unilatérale des prix du brut saoudien, Perez Alfonso se précipite au Moyen Orient,  il propose aux pays arabes la constitution d’un front commun des producteurs, Tariki ministre saoudien du pétrole l’appuie inconditionnellement, il haie viscéralement l’ARAMCO où il a représenté son gouvernement.

     

    Tariki a compris que pour un pays sous développé, le pétrole est la seule base de la richesse nationale, qu’une indépendance économique véritable implique un contrôle total du gouvernement sur cette ressource qui est la seule ressource nationale et d’avantage que sans cette indépendance économique il n’y avait pas d’indépendance politique de l’État.

     

    Tariki considérait tous les anglais et les américains comme des coquins (Bandits ou escrocs) qui exploitaient honteusement les arabes, il disait : le Moyen Orient est une vache à lait, dont la tête est au Moyen Orient et les mamelles aux États-Unis, à Londres et à paris où les pétroliers l’attraient de son pétrole, il faut y mettre fin.

     

    Le 15 septembre 1960 sous la présidence de Tariki, les ministres de pétrole d’Iraq, d’Iran, du Koweït, d’Arabie saoudite et du Venezuela tiennent un congres extraordinaire à Bagdad et fondent l’Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole : l’OPEP, au départ les revendications de l’OPEP sont modérées, ses membres souhaitent seulement que le prix du baril soit maintenu et ne puissent plus être modifié sans l’accord du pays producteur intéressé.

     

    Les compagnies ont sous estimé les interlocuteurs qui s’opposaient à leurs politiques, disons qu’ils ont livré des combats d’arrière garde pour prolonger la situation qui existait le plus longtemps possible.

     

    Elles ont même refusé de reconnaître l’OPEP, je me souviens qu’au début des années 60, nous avons souhaité négocié avec elles, elles ont refusé de traiter avec l’OPEP.

     

    Les compagnies formant l’ARAMCO n’avaient qu’une politique envers l’OPEP : l’ignorer en espérant le voir disparaitre.

     

    Pas question de pouvoir négocier globalement, nous sommes liés individuellement avec chaque gouvernement.

     

    À l’origine, la politique des compagnies était de rejeter l’OPEP dans son ensemble, et de traiter séparément avec chacun de ses membres, mais cette attitude a en fait renforcé l’OPEP, ses membres ont compris que le meilleur moyen de s’imposer aux compagnies était de faire bloc et de donner le maximum de pouvoir à l’OPEP.

     

    Le 20 octobre 1960, s’ouvre à Beyrouth un congrès arabe du pétrole, les multinationales anglo-saxonnes ont accepté d’y participer que si l’OPEP n’y figurait pas Es Qualités, Tariki les attaquent en public, les accusent de truquer leurs comptes, de tricher sur leur prix de revient et de transport de pétrole, en 7 ans ces compagnies auraient accumulé 5,5 milliards $ de profits occultes dont la moitié doit revenir aux pays producteurs, il les défient de produire leurs vraies comptabilités, c’est une bombe.

     

    Les représentants des compagnies pétrolières étaient assis en face de lui, complètement abasourdi et en proie à un cruel dilemme, s’ils répondaient ils l’allaient l’exciter encore plus, ils restèrent cois ( silencieux), Tariki les accablait d’accusations outrageantes, qui exaltait la fierté arabe, il est le premier qui ose clamer publiquement : l’ARAMCO nous vole notre pétrole, les multinationales nous exploitent, le pétrole est chez nous mais pour en acheter, il faut courir à New York, c’est inadmissible, tout se règle à New York, alors tout devrait se traiter en Arabie, c’est à nous de vendre notre pétrole, pas à des étrangers.

     

    Tariki a continué ainsi des heures, il a accusé l’ARAMCO de ne pas avoir payer ce qu’elle devait payer au gouvernement saoudien, d’après lui ça représentait des centaines de millions de dollars de taxes, que l’ARAMCO avait escamoté, au Moyen Orient, si vous êtes accusé et si vous vous taisez, votre silence équivaut à un aveu de culpabilité, plusieurs représentants de l’ARAMCO se décidèrent donc à répondre, ce fût un dialogue de sourds, la situation était intenable, à Beyrouth l’Assemblée était truffée d’arabes ultra nationalistes, y défendre une multinationale de pétrole n’était ni très aisé ni très populaire.

     

    Pourtant les grandes sociétés pétrolières réussirent à dissimuler leurs bénéfices réels, ou allaient ventiler d’un poste à l’autre pour les camoufler, ceci a toujours rendu difficile le contrôle des comptes des compagnies pétrolières, de savants jeux d’écritures masquent leur profits et les postes sur lesquels ils se réalisent.

     

    À l’époque, les prix pétroliers s’effondreraient, chacun s’efforçait de maintenir son chiffre d’affaires en n’en faisant pas payer le prix de transport ou encore en trichant sur tout en accordant des ristournes, et tout cela se déduisait des prix fixés par contrat.

     

    Sur le fond, Tariki n’avait pas tort, mais il a exagéré , ses attaques sont devenues délibérées.

     

    Par mal chance, son protecteur, le roi Saoud d’Arabie est aux abois malgré les 350 millions $ annuels que lui verse l’ARAMCO, 5000 princes et courtisans vivent fastueusement à ses crochets, et jaloux du prestige de Nasser, Saoud subventionne les syriens pour l’en détacher, à sa cour règne xxx et corruption.

     

    Lui même donne l’exemple en acceptant en sous mains : 14 millions $ de l’armateur grec Onassis, celui-ci qui s’est crée une imposante flotte pétrolière veut  s’assurer le monopole du transport du pétrole saoudien.

     

    Le contrat était rédigé dans des termes tel que durant des années, nul sauf Onassis ne pouvais plus charger de pétrole en Arabie saoudite.

     

    Ce que on appelé le contrat Onassis et qui organisait avec les saoudiens l’enlèvement de leur brut, a été considéré par les gens de l’ARAMCO comme une violation flagrante des accords que eux même ont signé avec le gouvernement saoudien.

     

    Par-dessus le marché, ce contrat était préjudiciable aux intérêts du gouvernement saoudien, ce que beaucoup n’ont pas compris à l’époque, il donnait en effet à Onassis les moyens d’étrangler la production pétrolière saoudienne.

     

    Au terme de négociations intensives, un tribunal d’arbitrage a donné gain de cause à l’ARAMCO.

     

    Furieux, Tariki partisan d’Onassis, exige dorénavant 75% des profits de l’ARAMCO plus la moitié des revenus que celle-ci tire de l’exploitation de la Tapline, et il réclame immédiatement 80 millions $.

     

    Entre temps l’OPEP a installé son siège à Genève, c’est là qu’elle tient sa première conférence officielle le 14 mai 1961, et choisit son premier Secrétaire Général, contre toute attente ce n’est pas Tariki qui est élu, il est devenu trop gênant.

     

    Ultranationaliste, c’était un fervent admirateur de Nasser, ce qui irritait son propre gouvernement.

     

    Il y allait trop fort, non seulement il était en bagarre avec les grandes compagnies pétrolières et les gouvernements occidentaux, mais aussi avec son propre gouvernement.

     

    La politique de Saoud s’avèrait désastreuse, le roi qui gaspille l’argent avait ruiné le royaume, ses initiatives en faisaient la risée (objet de moquerie ) du monde entier, le conseil des anciens qui influence les décisions au sein de la famille royale saoudienne, estimant que Saoud devait partir, a pressé son frère le prince Fayçal de prendre le pouvoir.

     

    Fayçal revient aux affaires mais il imposa Saoud un programme d’austérité et l’éviction de Tariki.


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