• 7/8 - L'histoire secrète du pétrole - Le temps des règlements de comptes 4/4

     

    7/8 - L'histoire secrète du pétrole -

    L'histoire secrète du pétrole - Le temps des règlements de comptes


    Quatrième Quart ( 4 / 4)

     

    http://video.google.fr/videoplay?docid=-8157924255436204952&q=source%3A004309600438005547921&hl=fr



    Début :

    45 min

    Fin :

    60 min

     

     

    En 1972 après 5 ans de tractations, BP est chargée de la construction d'un pipe commun long de 1280 km, ce pipeline relira Prudhoe Bay à Valdez, un port libre de glace toute l'année, l'entreprise prendra 5 ans et coûtera 8 milliards de dollars, l'oléoduc franchit 800 torrents et rivières, comporte 41 stations de pompages qui communiquent entre elles par satellites, sur 650 km le pipeline est surélevé, le sol gelé ne permet pas son enfouissement, les supports s'enfoncent à 15 mètres de profondeur et il en faut 1200 au km, d'un diamètre de  1 mètre 20  (1,20 m) ce pipeline débite 100 millions de tonnes par an, en cas de séisme l'énorme tube flexible peut même se tordre en boucle sans se briser.



    Fin juillet 1977, le premier brut de Prudhoe Bay atteint Valdez, ainsi avant même le premier choc pétrolier de 73, la position de l'OPEP sur le marché mondial est elle déjà gravement menacée par les nouveaux gisements mis en exploitation dans le monde, une nouvelle crise va permettre très provisoirement aux pays producteurs de maintenir leurs pressions sur les prix.


    En 1978 la situation politique se dégrade catastrophiquement en Iran, où le despotisme du shah est de plus en plus mal supporté à l'intérieur mais aussi sur le plan international, les américains commencent par soutenir un régime qui leur ai tout acquis et qui constitue le bastion antisoviétique le plus puissant du Moyen Orient, mais les émeutes se multiplient en Iran, Khomeiny devient le leader de la subversion.


    Contre le fanatisme de l'Ayatollah refugié en France, les américains mobilisent leurs autres alliés au Golf, le roi d'Arabie Saoudite.


    Le président Carter a fait faire des pressions très fortes sur le roi Khaled pour qu'il fasse une déclaration de soutien en faveur du shah et immédiatement après les États-Unis ont lâché le shah et l'on laissé partir, une perte de face dont on trouve encore les symptômes dans les relations actuelles.


    Je ne suis pas d'accord, le roi veut partir lui même, les américains l'ont lâché au moment où le roi voulait partir, il m'a dit à plusieurs reprises que je part, je reste pas, et même quand j'étais premier ministre il m'a dit où je doit avoir le pouvoir ou je parts.


    Malade, le shah quitte l'Iran en janvier 79, l'émeute déborde rapidement le gouvernement libéral que le roi a laissé derrière lui et que préside Shapour Bakhtiar.


    Dites mort à Bakhtiar, dites mort à x à y, dites mort à tout le monde, manifestez comme vous voudrez, écrivez ce que vous voudrez mais quand vous lancez la grenade vous recevrez la grenade.


    L'agitation populaire redouble, incapable de maitriser la situation, malgré le soutien de l'armée qui espère un retour du shah comme en 1953, Shapour Bakhtiar se résine à rappeler Khomeiny exilé depuis 15 ans, l'ayatollah rentre à Téhéran en février en milieu d'un vrai délire de fanatisme, la révolution éclate, chasse Bakhtiar, Khomeiny s'arroge (s'attribuer illégitement) tous les pouvoirs, le chaos s'installe.


    Depuis le 26 décembre précédant, l'Iran qui a lui seul représente près de 20% de la production globale des pays de l'OPEP, a stoppé totalement ses exportations, et sa production est tombé de 2,5 millions de barils jours, à 400 000 barils.


    L'Arabie Saoudite, le Koweït et l'Iraq augmentent ensemble leurs productions d'un quart, en vain. Le subit tarissement d'une source d'approvisionnement aussi importante que l'Iran crée la panique dans tous les pays industrialisés.


    Le second choc pétrolier n'est pas réellement applicable à l'OPEP, parce sur  le marché mondial en 1979 l'approvisionnement en brut excédait largement la demande, si les prix se sont mis à flamber, c'est à cause du marché libre de Rotterdam au nord ouest de l'Europe, la plupart des pays industrialisés dans le monde occidental y compris le Japon, mais aussi de nombreuses compagnies pétrolières ont paniqué, par tout on a voulu constituer des stocks à n'importe quel prix de peur d'une interruption des approvisionnements, c'est ce mouvement considéré qui a déclenché la folle montée des prix du pétrole en 1979, il était difficile d'exiger des pays producteurs qu'ils gèlent leurs prix, alors que sur le marché libre, la spéculation les faisait grimper vertigineusement.


    Tout concours a aggravé ce nouveau choc pétrolier, les États-Unis n'ont aucune politique cohérente de production, au lieu de faire front commun, les pays des la communauté européenne font cavaliers seuls, fin janvier 79 les anglais haussent le prix de leur brut de mer de Nord de près de 16 dollars, prétexte que saisit l'OPEP pour augmenter le prix du sien à 15 dollars en février puis à 17 dollars en mai.


    L'Arabie Saoudite a refusé de suivre, mais en juin à Genève pour éviter un éclatement de l'organisation déchirée entre durs et modérés, elle accepte de s'aligner sur le prix de 18 dollars pour barils de light fixé par ses partenaires.


    Depuis mars, l'Iran a partiellement repris ses livraisons, Khomeiny a supprimé le consortium national crée en 1954, c'est la compagnie nationale iranienne qui monopolise désormais toutes les activités pétrolières, à l'été 79 la production retombe de moitié, au Spot Market le brut s'arrache 40% plus cher que son prix officiel, en octobre l'Iran exige 23,5 dollars par baril de light puis 28,5  $ en décembre, la Libye le Nigeria l'Algérie montent leurs prix à 30 dollars.


    Yamani avoue : nous avons perdu tout contrôle sur les prix, en 17 mois le light libyen a augmenté de 165 %, 40 % des exportations totales de l'OPEP se vendent au Spot Market, en juin 81 à Alger l'OPEP fixe le prix du baril brut à 32 dollars, il en valait 3 $ 7 ans plus tôt.


    Le comportement des pays industrialisés n'a pas peu contribué à la flambée des prix, dans tous les pays occidentaux on a constitué des stocks de pétrole à n'importe quel prix en 79 et dans la première moitié de 80, le pétrole était rare, les prix désastreux et nous avons encore aggravé la situation en gonflant artificiellement la demande à force de vouloir acheter des stocks, les responsabilités sont partagées je tiens à le dire.


    Pourtant dés 79, les pays du marché commun on jeté les bases d'une entente entre les pays consommateurs pour juguler ( arrêter le développement ) le Spot Market de Rotterdam, cet accord va se généraliser à Tokyo la même année.


    C'est la première conférence internationale dont laquelle les grands pays industrialisés ont pu parvenir à une attitude cohérence, sous forme d'engagement d'importation maximum pris par chacun des pays consommateurs , les États-Unis jusqu'au là était restée mal consciente ou bien allait penser que des intimidations politiques feraient l'affaire, et c'est seulement au sommet de Tokyo qu'ils ont constaté qu'ils étaient aussi dans le bain et que c'était légitime d'adopter une attitude cohérente.


    Pour effréner les gaspillages d'énergie et l'épuisement prématuré des puits américains, le président Carter, dés 1977 a renforcé le contrôle des prix et de la production aux États-Unis.


    Je ne crois pas que Jimmy Carter savait seulement ce qu'il faisait, il a commis sottise après sottise.


    Il en était arrivé à haïr les pétroliers, j'ignore si c'est pas démagogie ou par ignorance, mais il proféré un tas de déclarations ineptes.


    Les prix ont grimpé en flèche dés qu'il s'est mêlé de vouloir les mettre sous contrôle aux États-Unis.


    Courant 70, Carter tente de faire adopter par le Congres une série de mesures de taxations, en vain, non seulement il est battu, mais contraint de lever peu à peu les contrôles, et Reggan achèvera le travail.


    Le président Reggan a clairement montré qu'il préférerais la liberté des prix à tout système de contrôle sophistiqué du gouvernement, dans les 30 jours de son élection comme président, il a fait sauter la totalité des contrôles sur le pétrole aux États-Unis et aussitôt les prix se sont mis à redescendre, simplement parce que on a laissé le libre jeu de la concurrence s'exercer à nouveau.


    Comme jadis le secrétaire d'État Ickes dans les années 40, Jimmy carter a dû céder devant le fameux lobby pétrolier américain, hostile à toute ingérence gouvernementale ...


    ...qui jouissent d'une réelle influence sur la politique américaine à l'étranger comme à l'intérieur sans les indépendants.


    Actuellement il y a 15 000 producteurs indépendants de gaz et de pétrole aux États-Unis, ils feront un peu près 80% des puits d'exploration dans ce pays, les indépendants suivant le cas pompent de 5 barils à 100 000 barils par jour.


    Habituellement un indépendant n'a pas sa propre raffinerie ni ses pipelines, il se contente de forer et de vendre son brut, aux États-Unis on n'est pas seulement propriétaire de la surface du sol, on est aussi propriétaire du sous sol et de tout ce qu'il contient, c'est le seul pays au monde où une telle loi existe, par tout à ailleurs c'est le gouvernement qui est propriétaire des richesses du sous-sol.


    Indépendants et grandes sociétés travaillent ensemble, les compagnies ne pourraient pas opérer sans les indépendants, et ceux-ci ne pouvaient pas s'en passer d'elles.


    Le problème en Amérique est qu'un champs de pétrole peut appartenir en commun à des centaines de gens, si chacun pompe à son gré, il risque de tarir le gisement, le Texas a donc fixé des quotas de production, mais on a prétendu que ce contingentement était un moyen déguisé de contrôler les prix.


    Les indépendants constituent le secteur le plus puissant de l'industrie pétrolière.


    Ils ont une grande influence sur les parlementaires locaux qu'ils font élire au Congres, ceux-ci en retour sont très soucieux des intérêts de leurs états d'origine.


    Nous aurons toujours un lobby pétrolier dans ce pays, de même qu'il y un lobby de lait ou un lobby d'acier, c'est indispensable à cause de notre système de gouvernement.


    Nous subissons un taux d'imposition plus haut que n'importe quelle autre industrie aux États-Unis, 51% des taxes sur nos bénéfices, tous les autres secteurs américains sont taxés à 26%.


    Le centre nerveux du lobby pétrolier est l'Association des Producteurs Indépendants Américains à Washington, (en Anglais : Independent Petroleum Association of America (IPAA))


    L'APIA a été fondue en 1919 pour normaliser les rapports entre le gouvernement et l'industrie pétrolière, mais surtout pour aider une activité naissante à devenir une très grande industrie, 300 grandes compagnies pétrolières adhérent à l'APIA et un nombre considérable de plus petites entreprises, c'est nous qui représentons l'industrie pétrolière américaine dans toutes les négociations avec le gouvernement.


    Notre rôle à Washington est très dur, il nous faut démocratiquement préserver la liberté des producteurs de gaz et de pétrole.


    En augmentant considérablement leurs production, en découvrant de nouveaux gisements, les pétroliers indépendants américains vont contribuer efficacement à atténuer l'impact du second choc pétrolier, et infligea à l'OPEP un brutal coup d'arrêt, mais ceci fera l'objet de notre prochaine émission.

     

     

     

     


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