• 8/8 - L'histoire secrète du pétrole - Le temps des scandales 1/4

     

    8/8 - L'histoire secrète du pétrole -

    Le temps des scandales


    Premier Quart ( 1 / 4)

     

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    Début :

    00 min

    Fin :

    15 min

     

     


    En 1979 la prise du pouvoir en Iran par l'ayatollah Khomeiny et l'assaut chaotique que subit désormais la production de l'un des principaux États pétroliers du Moyen Orient inflige aux pays industrialisés un second choc pétrolier.


    En septembre 1981 la guerre qui éclate entre l'Iraq de Saddam Hussein et l'Iran fanatisé de Khomeiny ne fait qu'aggraver la crise, l'Iraq lui aussi constitue l'une des sources majeures d'approvisionnement du monde occidental.


    Pour les 2 belligérants le pétrole représente l'essentiel de leurs ressources financières, aussi c'est sur leurs installations pétrolières que l'un et l'autre concentre mutuellement tous leurs efforts de destruction.


    En Iraq la raffinerie géante de Bassora, le terminal de Fao, les installations de Kirkuk et les pipelines qui par la Syrie et la Turquie acheminent le brut vers la méditerranée subissent de terribles bombardements.


    Coté iranien, les terminaux de Kharg et de Bandar-Khomeiny la raffinerie de Tabriz et le complexe géant d'Abadan qui a lui seul fournissait 600 000 barils par jour sont écrasés sous les bombes, la production iranienne qui avait repris s'effondre à nouveau, celle de l'Iraq 3eme fournisseur mondial se trouve amputé de 175 millions de tonnes, du jour au lendemain c'est 10% de l'approvisionnement mondial en pétrole qui vient à manquer sur le marché.


    Le prix du pétrole doubla puis redoubla, les multinationales possédaient d'énormes stocks qui du coup prirent une valeur considérable, ceci provoqua un scandale politique à Washington, ces plus-values se réalisaient alors que le public souffrait le plus durement de la pénurie, les profits des compagnies dépassèrent des sommets jamais atteints.


    Nos bénéfices ont augmenté vertigineusement de 1972 à 1974 puis de nouveaux de 1978 à 1980, rien que de 72 à 74 ils ont dépassé les 17 milliards de dollars, mais nous avons réinvestis entre 20 et 100% de nos profits chaque année, contrairement à ce que certains pensent nous nous l'avons pas thésaurisés, nous l'avons pas caché sous notre matelas ou quoi que ce soit de semblable.


    Pour ne parler que de 79, le groupe Shell a réalisé le plus gros bénéfice de son histoire, plus de 3 milliards de livres, mais ce n'était que une réévaluation de nos stocks, et cet argent nous était nécessaire pour les remplacer une fois vendus.


    On a jamais cessé de prétendre que l'industrie pétrolière américaine empêchait la sortie de carburateurs miracle qui auraient permis aux voitures de rouler sans essence, rien que avec de l'eau, durant la pénurie de 79, le bruit a couru que les pétroliers attendaient au large des côtes que les besoins s'aggravent et provoquent de nouvelles hausses de carburant, mais on n'en a jamais surpris un seul.


    On a souvent prétendu que les sociétés pétrolières avaient provoqué la crise parce qu'elles avaient fait d'énormes stocks qu'elles allaient vendre bien plus cher, c'est tout simplement ridicule pour la simple raison que matériellement nous nous pouvons stocker que des quantités limitées de pétrole.


    La cascade de scandales où sont impliqués les sociétés pétrolières partout dans le monde durant les années 70, déchainent contre elles l'animosité du public durement frappé par les séquelles des 2 chocs pétroliers alors que les multinationales encaissent de monstrueux bénéfices, aux États-Unis le Congres les accuses d'utiliser leurs fonds secrets à des fins politiques.


    La puissance de ces sociétés était telle qu'elles pouvaient dissimuler ces fonds, les compagnies pétrolières ont secrètement subventionné la réélection de Nixon escomptant qu'il leurs concéderait des avantages fiscaux et espérant aussi s'attirer la sympathie de ses amis arabes contre le lobby juif, la révélation de leur magouille politique occulte leur fit grand tort, la société Gulf fût même forcée de licencier son Directeur parce que trop mouillé dans la distribution de ses fonds secrets.


    Dés la fin de 1973 les enquêtes sénatoriales se multiplièrent et les 8 plus compagnies pétrolières américaines furent poursuivies pour violation des lois antitrust, la commission fédérale du commerce les accusaient d'ententes illicites et secrètes pour éliminer ou absorber les petites sociétés indépendantes de raffinage et de distribution, mais ces procès trainèrent et n'aboutirent jamais, par réaction il y a eu  nombre de tentatives au Congres pour briser la puissance des trusts pétroliers.


    Au Congres le sénateur Ted Kennedy et de nombreux autres parlementaires ont mené compagne pour démanteler les grands empires pétroliers, leur but était d'empêcher qu'une compagnie cherchant et extrayant du pétrole soit aussi celle qui contrôle son raffinage et son transport, ils voulaient que des compagnies différentes assurent chacune de ses activités, c'est ce qu'on appelé l'éclatement vertical, ils réclamaient également un éclatement horizontal, c'est à dire une société productrice de pétrole ne puisse plus avoir en même temps des intérêts dans le charbon, l'uranium ou quoi que ce soit d'autres.


    On a proposé de nombreux plans d'éclatements verticaux ou horizontaux, aucun ne tenait le bout, ils étaient trop compliqués.


    Durant les années 70, par spéculation ou par peur de la pénurie, les stocks du pétrole partout dans le monde se disputent à grand renfort de bakchich et de pots de vin.


    Une corruption est xxx assez ouvertement au Nigeria, au Mexique au Venezuela et même dans des pays plus à l'abri de la xxx on n'a pas pu éviter que d'énormes sommes soient dépensées pour acheter des complicités dans tous les secteurs.


    La France elle même ne sera pas épargnée, en 19xx ... seront poursuivis pour refus de vente et entente illicite contre Roger Bodourian, un revendeur indépendant de Marseille, qui cassait les prix et concurrençait leurs propres stations de services.


    Les enquêteurs ont été amenés à remonter jusqu'à Paris, à procéder à des perquisitions,  et à découvrir les preuves qu'il existait au plan national une entente dont l'objectif était de se partager le marché pour éviter la concurrence, mener une action sur les prix à la hausse et enfin s'entendre pour mettre en couple les marchés publics de fournitures de produits pétroliers, ils avaient constitué un fichier de ces 45 000 marchés publics, 15 jours avant la date de clôture des soumissions, les pétroliers se réunissaient autour d'une table et déterminaient marché par marché qui devait obtenir le marché, le prix d'obtention du marché était fixé et des indications étaient données aux concurrents pour qu'ils soumissionnent à des prix supérieurs pour faire croire qu'il y avait véritable soumission alors qu'en réalité tout à été truqué, c'était une véritable escroquerie, on peut imaginer l'ampleur de la fraude et l'incidence sur les finances publiques, les ententes qui étaient complètes et totales, visaient et les compagnies multinationales dont les sièges se trouvent à l'étranger et les compagnies à capitaux majoritairement français.


    Les administrations chargées de vérifier la concurrence ont découvert des démonstrations de l'existence d'ententes, c'est vrai.


    Cette affaire a été plaidée, on a montré que c'était sur des instructions formelles plus que sur des feux verts encore, que cette entente avait existé de façon générale dans la profession, des sociétés pétrolières françaises et étrangères ont obéit aux directives du ministère de l'industrie, de ne pas se disputer entre elles.


    Il est acquis par la procédure disciplinaire dont j'étais l'objet que des instructions précises ont été données pour que la loi ne soit pas appliquée.


    13 années de procédés dilatoires, de transactions avec le fisc et d'amnisties fort portunes, ont permis aux pétroliers d'éviter tout jugement définitif, sans doute en sera-t-il de même du scandale vrai ou faux des avions renifleurs dénoncés en 1983, il pose en tout cas le problème de contrôle des compagnies pétrolières même étatiques.


    Mais ces 10 dernières années, c'est l'Italie qui a battu le record toutes catégories des scandales pétroliers, le premier a éclaté en hiver 73 à Gennes où les écoles manquaient tragiquement de fioul pour le chauffage.


    On ouvrit une enquête pour savoir si vraiment les produits pétroliers manquaient ou si les compagnies les dissimulaient pour faire monter les prix.


    Non seulement les pétroliers ne manquaient pas de fioul comme ils le soutenaient, mais leurs cuves gorgeaient de carburant caché, l'Italie était la proie d'une vaste manœuvre de spéculation.


    Les enquêteurs ont découvert toute une organisation de compagnies pour rafler abusivement un maximum de subventions à l'État, avec la complicité des partis politiques de la  majorité, à qui elles ristournaient 5% que ceux-ci se partageaient suivant leurs importances.


    Ce sont des centaines de milliards de lires que les multinationales pétrolières pour la plupart américaines à cette époque, ont ainsi escroqué à l'État et aux consommateurs italiens grâce à leurs fructueuses combinaisons avec les partis politiques au pouvoir, leurs astuces étaient innombrables, ainsi après la fermeture du Canal de Suez, l'État défrayait ( décharger des frais ) les pétroliers importateurs de pétrole arabe dont les cargaisons doivent désormais contourner toute l'Afrique, mais tout le monde touche même les compagnies qui importent du pétrole américain ou directement d'Afrique du Nord, et les politiciens encaissent 5 milliards de lires au passage.


    Elles spéculent aussi sur la faculté qu'elles ont  de ne payer que avec 90 jours de retard les taxes perçues aux pompes, 82 milliards sont détournés frauduleusement sur la taxe de solidarité instituée sur l'essence en faveur des sinistrés d'un tremblement de terre, l'attribution des emplacements des stations de service sur les autoroutes fera l'objet d'un trafic xxx et rapportera 150 millions de dollars à certains parties, avec leurs raids actifs les compagnies pétrolières frauderont la TPA et certains impôts pour un montant de 138 milliards de lires rien qu'en 1972.


    C'était devenu un trafic presque légal, désormais automatiquement sur chaque autorisation ou concession accordée, il fallait ristourner obligatoirement 5% aux partis politiques.


    La part du lion 60 à 70% allait à la Démocratie Chrétienne, le reste au PSI et au Parti Social Démocrate.


    Le scandale est tel qu'on l'apprenant le Président de la république Pertini éclate en sanglot et que l'on craint un coup d'État.


    Les personnages et parmi eux le ministre Andreotti déferaient à la commission d'enquête que le parlement italien a mission de juger les ministres et les parlementaires, étaient tous des ministres de la finance et de l'industrie de l'époque, l'enquête a été bâclée dans moins d'une semaine et c'est terminé par une absolution ( pardon) générale, il n'y a eu qu'une seule condamnation, celle d'un xxx de l'union pétrolière, aucun politicien n'a été poursuivi.


    Durant toutes les années où les compagnies pétrolières ont escroqué à l'État italien des subventions de 93 à 140 milliards de Lires, elles ont eu le culot de produire des bilans affichant des pertes.


    À l'époque c'était essentiellement les 7 sœurs qui étaient en cause, Esso en tête, l'affaire a eu des répercussions aux États-Unis, où les multinationales notamment Esso, ont dû avouer qu'arroser les partis politiques était une pratique courante, non seulement en Italie mais aussi dans d'autres pays.


    En 79 à la suite du second choc pétrolier, un scandale politico-financier encore plus énorme impliquant l'ENI ébranle la péninsule.


    En 1979 l'ENI avait réussi à signer un accord d'approvisionnement en brut avec l'Arabie Saoudite, la conclusion de ce contrat était liée et ceci résulte des documents officiels, au payement de commissions de 7%, le destinataire de ce bakchich, on l'a su plus tard était un prince de la famille royale : Mohamed ben Fahd, au bout de quelques mois, l'accord fut dénoncé et un énorme scandale éclata, le scandale Petromin a été dénoncé pour la première fois par une lettre anonyme qui manifestement émanait des bureaux de l'ENI, elle révélait que les commissions payées à l'intermédiaire arabe était en fait reversée à des hommes politiques italiens et qu'un groupe appartenant à la Démocratie Chrétienne en accord avec une fraction du Parti Socialise avait utilisé ces fonds pour soudoyer une grande partie des journaux italiens.


    Toutes les informations, toutes les références fournies par cette lettre étaient exactes, les personnes, les banques, les sociétés financières, les dates, les chiffres...tout était indiscutable, Petromin a dénoncé son accord de fourniture, faute de brut saoudien, l'AGIP au plus fort de la crise a dû acheter du pétrole ailleurs et beaucoup plus cher, ses comptes en 80/81 accusaient d'énormes pertes.


    Le Président de l'ENI négociateur de l'accord de Petromin est forcé de démissionner, également est gravement compromis le ministre du commerce extérieur Stamatis qui a entériné le contrat et autorisé le payement des commissions.

     

     


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